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En gériatrie, l'art-thérapie agit sur les défaillances sensorielles, motrices et intellectuelles, sur les problèmes neuropsychologiques (maladies neurodégénératives, Alzheimer, Parkinson, dépression). Sa complémentarité s'inscrit dans un soulagement de la souffrance psychique liée au vécu de la maladie, au assauts de l'âge ou/et aux traumatismes et les vécus difficiles dans la vie d'une personne.

En institution, j'imagine un entre-deux, un espace de séparation momentané de la présence de l'institution. Un endroit où je laisse toute la place au patient afin qu'il puisse s'y retrouver, qu'il puisse déposer un dire autour d'un élan de créativité pour se réapproprier le sentiment d'être. Un lieu « pour que deux aires de jeu/je parviennent à s'articuler ». (D.W. Winnicott)

Un lieu pour s'affirmer, s’aimer et s’inventer, se retrouver, se créer. L'oeuvre à parfaire n'est pas l'objectif mais bien l'être humain dans ce qu'il est dans son cheminement créatif.

Jean-Pierre Royol introduit l’art-thérapie comme étant une discipline permettant de « prendre sa parole en mains ».
L’art-thérapie a pour visée d’accompagner un être en souffrance à dépasser des épreuves, des difficultés en faisant appel à sa créativité. Le lieu laisse la part belle à la créativité, la spontanéité, l’imaginaire et l’expression. Elle favorise par cette ouverture à l’imaginaire un retour à soi.

Évolution de la personne au cours des séances thérapeutiques

Au fur et à mesure des séances, je remarque une prise d'autonomie, une affirmation dans les choix. Des petits groupes se forment spontanément pour échanger après les séances. Les personnes parlent et continuent de s'exprimer en dehors des séances comme une réappropriation de leur rôle social et de leur identité.

 

Comme une forme de prise de conscience, les séances incitent le patient à faire un pas de côté pour observer les problèmes sous un autre angle. Comme une sorte de compromis avec soi-même, le patient peut enfin reconsidérer les choses autrement.

La souffrance psychique extériorisée et exprimée par la créativité permet au patient de prendre du recul par rapport à elle, d'apprendre à la connaître et à se connaître davantage.

Les ateliers thérapeutiques en EHPAD favorisent :

- Avoir le sentiment d'exister en étant acteur et créateur ;

- Prendre et reprendre confiance en soi au travers de la réussite.

- Faire ses choix pour gagner en autonomie, en liberté de penser et d'agir ;

- Lâcher-prise pour soulager les angoisses et inquiétudes ;

- Favorise le lien social ;

- Plaisir de progresser, de se voir progresser et apprendre à s'aimer tout au long de la progression ;

- Se décaler du regard de l’autre pour gagner en autonomie ;

- Se permettre un moment de liberté pour soi ;

- Travail de la Motricité fine ;

- Accueillir l'inattendu avec l'expression de l’inconscient ;

- Stimulation des pulsions de vie face aux pulsions de mort ;

- Stimulation de la mémoire pour les personnes désorientées ;

- Le plaisir de créer ;

- S'exprimer autrement lorsque le langage n'y parvient pas ;

- S'exprimer autrement pour extérioriser des événements traumatisants ou refoulés. Stimuler la créativité en invitant l'imaginaire à s'extérioriser

- Être écouté ;

- Se projeter dans l'avenir dans la participation à long terme du patient dans un projet ;

- Valorisation narcissique ;

- Augmentation de l'estime de soi ;

- La créativité permet de donner forme à des souvenirs, des émotions, des souffrances physiques ou mentales, des vécus refoulés, des désirs. Le patient les voit apparaître de façon inattendu ;

- Travail sur la motricité fine ;

- Se sentir exister : Raconter son histoire, se raconter va aider la personne à déposer des souffrances. Chaque séances sera l’occasion d'en revoir des épisodes et d’y trouver des compromis ;

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